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15 octobre 2009

Effet de chaine ou effet de bras oscillant ? (1)

La moto est décidément un engin vraiment farfelu.
Après avoir longuement disserté à propos des inconvénients de la fourche télescopique (qui malgré tout semble vouloir se maintenir encore quelques années !) intéressons-nous à la suspension arrière. Depuis de nombreuses années, c'est le bras oscillant qui règne sans partage ou presque ! On trouve des "bras classiques", formant une sorte de fourche maintenant la roue de chaque côté ou des monobras, sur lesquels la roue est accrochée en porte-à-faux. Avant les années 80, le bras oscillant classique actionnait une paire d'amortisseurs. Aujourd'hui, on rencontre le plus souvent des sytèmes à amotisseur central unique, actionné directement ou via des basculeurs et des biellettes.
Mais tous ces ingénieux systèmes ne permettent pas de résoudre un défaut majeur lié au principe même du bras oscillant, associé à une transmission par chaine.
Considérons le brin tendu (brin supérieur) de la chaine en phase d'accélération.
Celui-ci tire sur la couronne arrière liée à la roue. Comme il passe au dessus de l'axe du bras oscillant (axe de pivot du bras dans le cadre), il entraine un couple qui "devrait" comprimer la suspension.
A cet "effet de chaine" s'ajoute l'augmentation de la composante verticale de la force exercée par le sol sur le pneu lors du transfert de charge vers l'arrière à l'accélération.
On pourrait donc croire que la suspension arrière devrait s'enfoncer franchement dès qu'on met du gaz....
MAIS ce n'est pas le cas ! En effet, la force exercée par le sol sur le pneu a aussi une composante horizontale. Celle-ci est bien utile car sans elle, aucune accélération possible. Elle est égale au produit de la masse en mouvement (moto + pilote) par son accélération. Elle pourra être d'autant plus forte que l'adhérence est forte.
Et aujourd'hui, avec les slicks modernes sur circuit, l'adhérence est fabuleuse.
Or, cette composante horizontale est dirigée vers l'avant et passe au dessous de l'axe de bras oscillant. Il en découle un couple qui a tendance à faire pivoter le bras dans le sens inverse des actions précédentes, dans le sens de la détente de la suspension.
Regardez une moto moderne à l'accélération : c'est ce qui se produit. La moto se lève de l'arrière ! La télémétrie est formelle et surprend nombre de pilotes...
Pas d'erreur, la logique de l'équilibre mécanique est respectée.
Cette animation (aux déplacements exagérés !) montre le mouvement du bras oscillant à l'accélération.

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